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avenir, famine
Retour | Dernière à jour le janvier 2015
ENERGIE & AVENIR
Comment se faire
une opinion dans un océan d’informations ?
Qu’est ce que
l’énergie ? - La déplétion des énergies fossiles
Les agro-carburants
Démographie et
énergie
Réchauffement
climatique
Désertification
Si ce
n’est pas la fin du monde nous sommes néanmoins à l’aube d’un bouleversement de
civilisation à l’échelle planétaire, voila une affirmation pompeuse et
bien prétentieuse qui pourrait être attribuée à un disciple illuminé de
Nostradamus. Hélas les indicateurs sont au rouge et les lois de la nature sans
conscience. A court terme, en moins de deux générations, 40 ans, notre monde
aura profondément muté, et il
nous appartient dés maintenant d’en bâtir les nouvelles fondations.
Mon opinion s’est construite en quatre ans et s’est
progressivement transformée en certitude. Si ce n’est pas encore votre cas,
patience vous devrez vous rendre à l’évidence, il est physiquement impossible
que cela continue ainsi, un
modèle de croissance ne peut pas durer dans notre monde clos, fini en termes de
matière et d’énergie, avec une forte croissance démographique. Votre
changement d’opinion adviendra lorsque vous aurez accepté que demain puisse ne
pas ressembler à aujourd’hui. Ce n’est pas du défaitisme mais du réalisme, les
lois de la nature sont ainsi.
Le
Chat de Philippe
Geluck
« Toute personne croyant qu'une
croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un
fou, soit un économiste. » de l’économiste américain Kenneth E. Boulding.
Dans le "Rapport du Club de Rome", synthèse de l’étude de Dennis Meadows de 1972, la conclusion était déjà sans appel, les
modèles informatiques prédisaient un effondrement majeur des "sociétés
modernes" avant 2100 dans tous les scénarios où les prélèvements non
renouvelables continueraient à un rythme croissant. En 2008 le chercheur
australien Graham Turner a comparé les modèles prédictifs de Dennis Meadows
avec la réalité, surprenant et inquiétant. Début 2009, 37 ans plus tard, Dennis
Meadows reçoit pour ses travaux le prestigieux "Japan
Prize
".
Disposer
d’énergie en abondance est la condition d’une vie "moderne et
confortable", du pouvoir, de la puissance,
mais
qu’adviendra-t-il lorsque nous en serons privés ?
La
croissance de la démographie, la déplétion de l’énergie, la désertification du
biotope et le réchauffement du climat concourent, à court terme, à un effondrement mondial du niveau de vie que nos
enfants subiront de plein fouet.
Que
se passe-t-il ?
L’humanité
est confrontée à quatre difficultés techniques majeures :
1. La
démographie explosive avec la croissance économique comme modèle de référence
planétaire,
2. La
déplétion des énergies fossiles,
3. Le
réchauffement climatique,
4. La
désertification.
Seules
les deux dernières ont déjà été connues par des civilisations passées, le
manque de ressources a poussé les populations à migrer ou disparaître. La
grande différence, c’est que dans les temps anciens il restait de l’herbe verte
chez le voisin que l’on allait illico envahir et de nouvelles terres à
explorer.
Les
2 premières difficultés sont totalement nouvelles, chacune des quatre ne fait
que naître, c'est-à-dire que nous n’en avons pas encore subi les effets, ou
alors des effets très faibles ou trop ponctuels et donc anecdotiques pour le
plus grand nombre d’entre nous. J’ajouterais encore une 5ème
difficulté résultant du fait que les problèmes sont intimement liés et à
rétroaction positive se renforçant les uns les autres.
En
100 ans l’impact des hommes sur l’environnement a été multiplié par un facteur
de 100 000. Si les 6 000 000 000 d’êtres humains vivaient comme les
600 000 000 les plus riches il faudrait actuellement les ressources
de plusieurs Terres pour y subvenir. Tiens une bonne idée, par curiosité faites
votre bilan
carbone personnel pour vous situer sur l’échelle sociale
mondiale. La richesse des pays du nord en tant que jouissance de biens
matériels sera à jamais inaccessible au plus grand nombre.
La
capacité de la Terre à recycler naturellement nos déchets au même rythme où
nous les produisons est largement dépassée, d’autant plus que ces déchets ne
sont pas tous biodégradables rapidement. Le gaz CO2, qui n’est pas toxique pour
l’homme, à l’échelle de quelques PPM supplémentaires dans l’atmosphère est un
véritable poison pour la stabilité climatique.
La
nouveauté et l’ampleur des phénomènes mis en jeu ne permettent pas de se
tourner vers le passé pour y trouver une réponse, nous vivons actuellement une situation unique que
l’humanité n’a jamais connue et ne pourra d’ailleurs plus jamais connaître.
Le
classement de la gravité des risques les uns par rapport aux autres varie en
fonction du niveau d’information de chacun dans tel ou tel domaine. La
perception du risque est extrêmement subjective, le déni en barre souvent la
prise de conscience. Le risque sociopolitique est certainement le plus
dangereux mais difficilement quantifiable et prévisible, il faudra rester très
vigilant sur nos propres jugements, nos propres dérives et nos actions futures.
J’apporte
des éclaircissements sur chaque point suivant :
·
Comment se
faire une opinion dans un océan d’informations ? En dehors
d’un cadre scolaire, choisir son mentor,
·
Qu’est ce
que l’énergie ? aborde aussi la déplétion des énergies fossiles,
·
Les
agro-carburants pour illustrer une tentative désespérée de maintenir notre
"way of life",
·
La relation
entre démographie et énergie l’abondance d’énergie provoque l’expansion
démographique,
·
Le
réchauffement climatique indiscutablement prouvé pourrait être irréversible,
·
La
désertification appauvrissement des sols et raréfaction de l’eau,
·
Les biais
cognitifs cette page aborde les mécanismes intellectuels qui nous
font prendre des décisions absurdes.
Un sujet
passionnant qui touche à toutes les disciplines : physique chimie biologie
psychologie politique SVT.
Les énergies
fossiles : carburant de l’hyper machine mondiale
Au
XIXème siècle, les forêts d’Angleterre avaient été pratiquement rasées pour
bruler le bois dans les chaudières des machines à vapeur, tout aurait pu
s’arrêter si des progrès scientifiques n’avaient pas permis d’améliorer le
rendement de ces machines. Elles ont alors permis d’activer de puissantes
pompes pour vider l’eau qui envahissait les profondes mines de charbon. Le
charbon a pu être extrait en grande quantité pour actionner encore plus de
machines à vapeur pour vider d’autres mines. En quelques années seulement de
grandes quantités de charbon étaient devenues disponibles pour d’autres
machines à vapeur afin d’actionner cette fois des machines-outils, ainsi a
démarré la révolution industrielle.
A
partir de là tout devenait possible, car l’énergie, par machines interposées
permettait comme par magie, de braver les lois de la physique et de démultiplier
les bras par 10, 100 ou 1000. Cette révolution industrielle a été
une impulsion permettant des progrès mécaniques considérables.
Les
progrès technologiques de la première révolution industrielle ont permis la
réalisation de moteurs à explosions capables d’exploiter le pétrole. Ces
moteurs étaient plus légers et plus performants que les machines à vapeur.
L’énergie mécanique puis électrique devenait disponible en très grande quantité
et facilement transportable. Sans
les énergies fossiles rien n’aurait été possible.
Le cercle
vertueux de la croissance se met en marche :
Refus
des croyances – Pensée scientifique
Meilleure
compréhension des lois de la nature en physique
Découvertes
scientifiques, inventions et améliorations des technologies
Facilite
l’extraction de l’énergie fossile
Augmentation
de la quantité d’énergie disponible
Augmentation
du nombre de machines
Augmentation
du rendement agricole par agriculteur
Libère
donc du temps aux hommes déchargés de la contrainte vivrière
Valorisation
de la technologie : confort et vitesse
Adaptation
de l’organisation des sociétés humaines aux contraintes technologiques
Augmentation
du nombre de chercheurs et de techniciens
La
machine économique mondiale est un ensemble de machines, une hyper machine qui
extrait, transforme, déplace et recycle en permanence de la matière, que ce
soit pour l’activité industrielle ou le tertiaire qui déplace de la
"matière humaine". Cette activité doit être alimentée en permanence
en énergie. L’énergie capable de faire tourner cette hyper machine est
nécessairement fossile : gaz, charbon et pétrole. Aucune autre forme
d’énergie renouvelable n’est suffisamment concentrée pour permettre les
performances attendues. L’apport du soleil au jour le jour est trop dilué.
Les
énergies fossiles et particulièrement le pétrole grâce à sa densité
énergétique, est le carburant de la machine économique mondiale. La Chine
démarre la "liquéfaction
du charbon" afin de produire le carburant liquide essentiel
au transport par route et par air. Le cas extrême est l’aviation, les
carburants liquides et les moteurs associés sont suffisamment légers pour
permettre d’embarquer autre chose qu’eux-mêmes.
Ce
n’est pas l’argent qui fait fonctionner la machine économique mondiale mais
bien le "pétrole". L’argent n’est qu’une courroie de transmission, un
moyen de distribuer, de répartir ou pas, le produit de l’hyper machine.
Tant
qu’il y aura suffisamment d’énergie, et tant que sa disponibilité grandira,
l’hyper machine fonctionnera et se développera. Dans ce contexte de croissance
énergétique, les crises financières et les cracks boursiers resteront
anecdotiques, de simples ajustements structurels, en quelques mois tout repart. Je demande
pardon à ceux qui souffrent des dysfonctionnements de l’hyper machine et de la
mauvaise répartition des biens partout dans le monde.
Tant
que l’offre en énergie pourra rester supérieure à la demande, l’ hyper machine
fonctionnera et se développera.
Mais
quand la source d’énergie déclinera véritablement, lorsque la déplétion
du pétrole se ressentira, la vitesse de l’hyper machine
économique devra ralentir pour consommer moins, nécessairement s’ajuster à la quantité disponible
d’énergie. Au début le déclin sera compensé par une augmentation du
rendement des machines, mais la limite sera vite atteinte. Comme nous avons
consommé en 70 ans la moitié des réserves de pétrole, on est à peu prés sûr que
l’autre moitié ne mettra pas plus de 70 ans pour être consommée, peut-être 50
voire 40. En 2050 la disponibilité en énergie sera au niveau de 1950 et la
machine industrielle aura en gros son activité, un peu mieux car les progrès
technologiques auront amélioré son rendement.
Plus
jamais le prix de l’énergie ne diminuera, il battra le record précédent d’année
et année, puis de trimestre en trimestre,
la part liée à l’énergie augmentera dans tous les budgets. Et cela
d’autant plus que notre habitat est loin du lieu de travail, que nous voudrons
climatiser, que nous désirons nous nourrir avec de la viande et des légumes
hors saison.